196. Debrecen, 1849 május 19. Batthyány Kázmér külügyminiszter jegyzéke a magyar kormány nevében Palmerston angol külügyminiszter…

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196.
Debrecen, 1849 május 19.
Batthyány Kázmér külügyminiszter jegyzéke a magyar kormány nevében Palmerston angol külügyminiszterhez: közli vele, hogy a cári intervenció küszöbön áll, kéri, hogy az angol kormány lépjen fel az intervenció ellen, és felsorolja azokat a politikai és gazdasági előnyöket, amelyekkel a magyar ügy támogatása járna Angliára nézve.
Note
du ministre des affaires étrangčres de la Hongrie – ŕ Monsieur le ministre des affaires étrangčres du royaume uni de grand Bretagne, et d’Irlande.*
A jegyzék fontos láncszem a magyar kormány diplomáciai erőfeszítéseit tükröző iratok sorában. Szövege Batthyány Kázmér külügyminiszter munkája, tartalmát azonban kétségtelenül Kossuth és a minisztertanács állapította meg. Közlését ezen túlmenően eddig kiadatlan volta is indokolja.
Il paraît tous les jours plus certain, que le traité conclu entre la maison de Habsburg, et la Russie pour l’intervention de celle-ci dans la guerre contre la Hongrie n’est plus un compte, ou une menace, mais un fait, qui va s’effectuer prochainement.
Déjŕ un général russe annonce ŕ un fonctionaire d’un Comitat limitroophe de la Gallicie son arrivée immediate dans ces contrées, et exige l’approvisionnement de son armée. – Cette demande est accompagnée de menaces.
Dans les circonstances, quelque serieuses qu’elles soient, la Hongrie ne désespčre point de son salut final, car elle trouve en elle męme la force de se défendre ŕ outrance, mais le sort des combats étant dans la main du Dien le gouvernement de Hongrie considčre de son devoir de faire tout ce qui pent éloigner du pays une telle calamité, hormis de se soumettre de nouveau soi męme, et la pays ŕ la puissance destructive de l’Autriche, – qui est considéré comme le plus grand des fléaux.
Et ce n’est pas seulement daus son propre intéręt, qu’il vous charge de faire part de cette nouvelle au cabinet de sa Majesté britannique, mais il est convaincu, que dűt la Hongrie périr, cette intervention de la Russie est une question, qui intéresse l’Euroep et éminemment l’Angeleterre.
Je laisse de côté le droit des nations, et tout ce qui a déjŕ été dit dans ma note antérieure relative ŕ ce sujet. – Je vous prie seulement de représenter cette question au cabinet de Londres en ce qu’elle regarde l’Angleterre elle męme.
L’Angleterre ne peut, que désapprouver cette intervention, elle ne peut que perdre dans sa solution finale. – Elle pourrait tirer das avantages materiels, et iméportants, si ce fut elle qui en décida la solution. – Soit que nous considérons cette question sous le point de vue politique. – L’Angleterne fut et doit toujours ętre rivale, et antagoniste de la Russie. Les empiétements de cele-ci furent toujours non seulement surveillés d’un oeil jaloux par tous les ministčres Whigs, Radicales et Torys, qui se succédčrend en Angleterre, mais contrecarrés surtout par le ministre, qui maintenant aussi dirige les affaires du foreign office, qui crut avec justice devoir infailliblement poursuivre une politique hostile ŕ la Russie. – Non seulement la Russie mit de son côté tout en mouvement pour créer des embarras, et des entraves ŕ l’Angleterre, mais il est clair de soi męme, que ces deux puissances ne peuvent, jamais aller d’accord, d’abord par-ce-qu’un principe différent est la base fondamentale de leur existence politique, mais plus encore par ce que leurs intéręts se croisent de tropp prčs. L’Orient de l’Europe, et de l’Asie et par lŕ la domination du commerce, la suprématie du monde. – Elle ne peut ętre partagée.
Si l’Angleterre trouvait donc dans la Monarchie autrichienne un allié fidčle et puissant, qui lui servit de contrepoids aux empiétements de la Russie, cette considératino politique a cessé du moment que l’Autriche délabrée en elle męme perd par sa propre faute les piliers les plus forts de sa puissance, quand elle ne peut retenir ses provinces italiennes, que’en y tenant le nouyeau de son armée; – quand sa premięre capitale aprčs avoir été prise d’assaut est tenue depuis 8 mois en état de blocus; – quand une armée de prčs de cent mille hommes aidée de tout ce qu’elle put émeuter de meurtriers, de factieux, et d’incendiaires dans la Hongrie, commandée par l’élite de ses généraux en est chassée jusqu’aux frontičres par une armée nouvelle, mais plein d’enthousiasme pour la cause, qu’elle défend et pour la venegeance des injures, qu’on nous a infligés; – quand les efforts inouis qu’elle doit faire dans le reste de la Monarchie pour supprimer la révolte prčte ŕ éclater, la précipitent de plus en plus au bord de l’abime dune banqueroute d’état; – quand enfin elle reconnait sa propre impuissance en évoquant ŕ son aide les forces de al Russie au prix de toutes le suites, qui peuvent, et doivent en résulter.
Supprosons du reste, qu’elle obtienne son but le plus prochain. – les devois qu’elle contracte envers la Russie, ne lui laisseront plus de choix sur la politique, qu’elle aura désormais ŕ suivre; – et si elle déjŕ depuis quelques années cédé plus aux inspirations de la peur, qu’ŕ une saine politique en laissant prendre ŕ la Russie des avantages ruineux pour le commerce de ses pays non moins, que pour celui de l’Allemagne, et de l’Angleterre sur l’embouchure du Danube, que sera ce dorénavant, quand tout son salut ne dépendra, que d’un mot d’odre issu d’un Hettmann de Cosaques, seul garantie de l’amour et de la loyauté de ses peuples?
Et passant de l’influence politique, que la Russie cheche ainsi ŕ s’assurer vis ŕ vis du centre et de l’Occident de l’Europe d’un côté, – dans principautés dau bas Danube l’Empire Musulman en Europe et en Asie de l’autre, aux intéręts commerciaux, sans parler de ceux qui regardent tous ces pays, ces fleuves, ces mers, ces détroits, et ces iles, et la communication aux Indes, je me borne uniquement ŕ ce qui regarde la question de l’Autriche et de la Hongrie vis ŕ de l’Angleterre.
Outre qu’en abandonnant l’embouchure du Danube, le cabinet d’Autriche, ou ceux, qui le dirigeait, ont sacrifié par cet acte le commerce non seulement de l’Autriche elle męme, et de la Hongrie, mais notamment de l’Angleterre, – hors de cela l’Autriche a-t-elle jamais offerte les moindres avantages commerciaux ŕ son allié l’Angleterre pour le débit des ses produits? – Au contraire, elle l’a exclu de tous ses ports, – elle a mis des immenses impôts sur tous les articles de production anglaise, elle voulut entrer avec elle en concurrence pour les fabricts de coton męme ainsi que la conutellerie, et autres, – et ayant la conscience que ces articles étaient malgré tout produit en Angleterre en plus grande perfection, a meilleur prix et plus facilement mis ŕ portée de tout le monde, elle établit un systčme de douanes extérieurs et intérieurs, qui isola les pays, qui furent sous la domination, et en exploita quelques uns nommément la Hongrie en favéur de quelques provinces, qui elle affublat ainsi d’un faux éclat, lequel du reste ele leur fit payer assez cher sous la forme d’impôts de toute espčce. Ces quelques provinces, oů elle a nourri une industrie artificielle, ne peuvent plus en ętre sévré, sans que des miliers de prolétaires y fourmillent, et y causent des troubles éternels. – Si la Hongrie réussit donc malgré tout ŕ se débarasser de ses ennemis, ce qui n’est point impossible, il ne restera ŕ l’Autriche telle qu’elle est, qu’ŕ chercher ŕ s’approcher de l’Allemagne, et ŕ y faire valoir ainsi qu’en Itale ses produits ŕ l’exclusion des produits anglais. – Si la Hongrie serait varincue ŕ l’aide de la Russie, celle-ci se retiendra le marché de l’orient ŕ l’exclusin de l’Angleterre.
Il n’y a au contraire aucun pays au monde, qui soit tellement porté par tous ses intéręts naturels ŕ ętre l’allié de l’Angleterre, qui soit tellement porté par tous ses intéręts naturels ŕ ętre l’allié de l’Angleterre, que la Hongrie, c’est ŕ dire la Hongrie formant un état libre, et indépendant.
Et ce ne sera pas un allié, qui ne dépend, que de soutien, qu’o lui pręte. Au contraire, il est carpable de mettre sur pied une force armée, qui en imposen ŕ la Russie, comme il en ŕ imposé ŕ l’Autriche. – Agissant de concert avec l’angleterre la Hongrie pourra ętre maîtresse de l’Embouchure du Danube, et de la Mer Noire en dépit de la Russie, ellep ourra se faire considérer sur l’Adriatique mieux que ne le fit l’Autriche. Sa politique est et doit ętre antirusse. – Son gouvernement intérieur, est depuis des sičcles basé sur une liberté constitutionelle. – Elle en a donné preuve, qu’elle sait user avec modération de la liberté, lorsque le gouvernement d’Autriche souleva tont pour la plonger dans l’anarchie.
Ses intéręts de commerce sont opposés ŕ ceux de la Russie. – Les produits naturels, que celle-ci fournit ŕ l’Angleterre, ressource précaire pour celleci peuvent ętre en plus grande partie suppléés par la Hongrie, tels que du cuir, bous de construction pour les vaisseaux, et les mâts, laine, vins, tabac fer, et d’autres mineraux, sel, et d’autres objets.
La Hongrie n’a jamais pu arriver au point dętre un état de fabriques.
Son premier soin est, et doit ętre pour quelque temps la cultivation du sol, et des céréales.
Mais dűt son industrie se développer de quelque maničre, comme il est nécéssaire pour un état, qui veut maintenir un juste équilibre entre les produits céréales, et la consommation intérieure ainsi que pour le placenent des capitaux, cette industrie ne peut jamais nuire ŕ un traité de commerce avec une nation, comme la nation anglaise, qui y trouverait pour bien longtemps un marché excellent our ses produits industriels, – objets en partie de nécéssité générale, en partie de luxe, et de confort, et le besoin s’augmenterait en proportion de l’accroissement de la prospérité en général. Les ressources naturels qui y abondent, fournirait pour la production industrielle un champ largement ouvert au stuperflu des capitaux anglais.
Mais dűt la Hongrie męme arriver au point d’industrie, de procéer elle męme tous ses produits naturels, in y a un article de la consommation la plus étendue, qu’elle ne pourra jamais suppléer par aucun de ceux ci, et ce sont les fabricats de coton, article principal d’industrie de l’Angleterre, et qui seul peut servir d’une base avantageuse ŕ des relations de commerce entre les deux pays.
Il y a enfin la navigation, qui dans ce cas serait principalement ŕ l’avantage de l’Angleterre et les capiteux ŕ placer dans la création des voies des communications comme chemins de fer, cannaux, fleuves etc.
Mais il y a encore un article de production industriel de premičre considération, – ce sont des armes, et tout espčce de munition de guerre, que nul pays ne pourrait nous fournir avec tant d’avantage comme l’Angleterre, et qui serait un objet précieux pour nous autres dans notre position présente, mais de haute importance aussi pour l’angleterre, si elle tient ŕ se conserver la suprématie dans l’Orient de l’Europe et dans l’Asie.
Voici les considérations, que je vous prie Monsieur, de soumettre au gouvernement de sa Majesté Britannique. Venillez les appuyer de vos propres observations, les faire apprécier par le cabinet de sa Majesté Britannique, et en obtenir, s’il se peut, qu’elle noue avec la Hongrie des relations politiques et commeciales d’une part et qu’en appréciant ces vues il se prononce positivement, et immédiatement dans la question de l’intervention Russe, qui est aussi importante pour les interęts de l’Angleterre, que pour les nôtres.
Debrecin, le 19 mai 1849.
Le ministre des affaires etrangčres
de l’état Hongrois
Comte Casimir Batthyány
Ered. tiszt. O. Lt. 1848/49-es és emigrációs iratok.
Pulszky Ferenc közli (Életem és korom. II. köt. 324. s köv. l.) Batthyány Kázmér ugyancsak máj. 19-i kísérőlevelét, amelyben a külügyminiszter felszólítja Pulszkyt, hogy a jegyzéket juttassa el akár hivatalos, akár magánúton az angol kormányhoz. Felhatalmazza Pulszkyt kossuth és a minisztertanács nevében arra is, hogy szükség esetén felajánljon Angliának »egy oly erős positiot, mely kereskedelmi felsőbbségét a Duna alsó részén biztositaná, s ez Zemlin–Zimony.« Sőt ha Anglia a cári intervenció ellen fegyveres segítséget is nyújtana, az Adriai tengeren Buccari kikötőt is hasonlóképpen fel lehetne ajánlani. Kilátásba lehetne helyezni Angliának olyan kereskedelmi szeződést is, amely az angol iparcikkeknek kedvezőbb feltételeket biztosítana a magyar piacon, mint amilyeneket az osztrák iparcikkek élveztek a forradalom előtt. A külügyminiszter végül kötelességévé tete Pulszkynak, hogy »minden erejével, tehetségével és erélyességével hozzon eget s földet mozgásba, hogy a külhatalmasságok, vagy legalább maga Anglia az orosz interventio ellen maga is fellépjen, vagy annak a lehető legnagyobb erélyességgel ellentmondjon.«

 

 

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