Ecoles, imprimeries, sciences

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Ecoles, imprimeries, sciences
La politique scolaire éclairée de Michel Ier Apafi et les fondations créées par divers groupes sociaux donnèrent, à partir du milieu des années 1660, une nouvelle impulsion aux écoles villageoises. C’est dans le domaine de l’enseignement des langues nationales et de la scolarisation des filles que le progrès fut le plus spectaculaire. Les quatre confessions reçues et l’Eglise orthodoxe non seulement pouvaient, mais aussi, sous la pression de leurs fidèles, devaient user du droit de fonder des écoles. Ces années virent la création du collège luthérien de Szászváros, du collège réformé de Székelyudvarhely, l’essor des écoles unitariennes ainsi que l’amorce du réseau scolaire rattaché à l’Eglise orthodoxe. Apafi, après avoir amplifié les bases matérielles de l’école roumaine de Fogass prit celle-ci sous sa protection personnelle afin qu’elle devînt le plus prestigieux établissement scolaire roumain de l’époque. Il est impossible d’établir le nombre exact des écoles roumaines de Brassó, de Hátszeg, de Lugos ou des villages de la région de Fogass, mais il est hors de doute que la Transylvanie possédait, à la fin du XVIIe siècle, proportionnellement davantage d’écoles roumaines que d’écoles hongroises. Ce fut en Transylvanie qu’on imprima le premier manuel scolaire de langue roumaine, un abécédaire en caractères cyrilliques appelé Bucoavna (1699).
Aux nombreuses bourses d’études étrangères dont bénéficiaient les élèves des collèges protestants de Transylvanie s’ajoutent maintenant celles offertes 386par les universités de Francfort sur l’Oder, de Leyde, de Franeker et de Zurich. Entre 1700 et 1703, 53 étudiants transylvains s’inscrivirent à l’université de Wittenberg, encore que l’attrait des universités hollandaises, suisses et anglaises ne cessât de croître. Revenant de Constantinople, l’ambassadeur d’Angleterre, Lord William Paget traversa la Transylvanie et emmena avec lui trois étudiants hongrois ainsi qu’un étudiant saxon pour parfaire leur formation à Londres.
L’implantation massive des jésuites en Transylvanie favorisait, bien entendu, l’essor des écoles catholiques. Le projet d’Apafi de fonder une université en Transylvanie fut abandonné par les Habsbourg, qui estimaient que la création d’un établissement d’enseignement supérieur dans la Principauté n’était pas nécessaire.
Rákóczi fonda à Kolozsvár une Société de Jeunes Nobles, institution princière destinée à former des cadres pour l’armée et l’administration, qui admit également parmi ses membres un certain nombre de jeunes Transylvains, dont des Hongrois, des Saxons et même un Roumain.
Dans les écoles élémentaires, on apportait beaucoup plus de soins qu’auparavant à l’enseignement de la lecture et de l’écriture. Les professeurs des collèges et des écoles supérieures s’employaient consciemment à développer, parallèlement à la promotion des sciences naturelles, en premier lieu la réflexion de leurs élèves.
Le stock de livres de la Transylvanie subit, pendant ce demi-siècle, des pertes fâcheuses. La librairie princière de Gyulafehérvár fut réduite en cendres, en 1660, par les Tartares; la bibliothèque de Brassó fut ravagée par un incendie en 1689; celle du collège de Nagyenyed fut détruite par les soldats de l’armée impériale. Le livre perdait peut-être de son prix, mais sa valeur augmentait. Les intellectuels de la Cour d’Apafi s’efforcèrent de reconstituer la «bibliothèque nationale» princière. Les bibliothèques domestiques ne cessaient de s’enrichir, de même que celles des collèges, auxquelles s’ajoutaient encore les petites bibliothèques spéciales des professeurs. Les inventaires témoignent du progrès de la lecture parmi les femmes et les enfants ainsi que de la proportion croissante des livres imprimés en hongrois. Le médecin de Szeben Sámuel Köleséri possédait une bibliothèque de 4 000 volumes.
Les imprimeries transylvaines ne pouvaient guère satisfaire la grosse demande en livres. De 1650 à 1680, près de 400 ouvrages sortirent des presses de Brassó, Szeben, Kolozsvár, Gyulafehérvár et Várad. (L’atelier de Várad avait été, entre-temps, transféré à Debrecen, puis à Szeben.) L’essor de l’imprimerie transylvaine fut l’œuvre d’Ábrahám Szenci Kertész et de Mihály Veresegyházi Szentyel, qui avaient fait leurs études dans les Provinces-Unies, et surtout de Miklós Misztótfalusi Kis, également formé par des maîtres hollandais, qui éleva son art à un niveau exceptionnel, même à l’échelle européenne. Le célèbre historien d’Oxford de la typographie, Harry Carter considère que les caractères gravés par Misztótfalusi ne sont égalés que par ceux de Garamond et de Grandjean; il a prouvé, en conformité avec l’opinion de l’Américain Jack Werner Stanffacher que les fameux caractères Janson étaient dus au grand typographe transylvain. Outre les Hollandais, Misztótfalusi a gravé des caractères pour des clients polonais, suédois, allemands, arméniens, anglais, italiens et géorgiens, chaque fois selon le système propre de leur alphabet. Installée dans une maison à étage de Kolozsvár, sa Tipographica Officina subventionnée par le Prince imprimait des livres bon marché à gros tirages, mais d’une typographie artistique. Cependant, la mise en place du gouvernement des Habsbourg, en 1690, fut fatale à Misztótfalusi Kis, qui 387végéta encore, entouré de mesquines attaques, pendant quelques années; sa mort précoce mit fin aussi à son atelier.
Dès les années 1660, la vie scientifique de la Transylvanie se déroule sous le signe du cartésianisme. Sámuel Enyedi, personnalité de marque de la première génération, embrasse la tendance proche de la doctrine de Regius de la philosophie rationnelle et met l’accent sur le dualisme de Descartes. Après la chute de Várad, la deuxième génération cartésienne (János Nadányi, Márton Dézsi et d’autres) crée, avec Enyedi, au collège de Nagyenyed, le foyer du cartésianisme transylvain. Médecin formé à Bâle, penseur le plus éminent de la troisième génération des cartésiens transylvains, Ferenc Pápai Páriz propose, dans les années 1690, une synthèse remarquable des idées de Descartes. Miklós Apáti qui, étudiant, avait fréquenté le cercle de Poiret, affirme, dans son ouvrage capital publié à Amsterdam, que le libre arbitre est le pilier le plus solide de la conscience de soi et insiste, suivant la méthodologie cartésienne, sur le rôle primordial des mathématiques dans la connaissance de la nature. Mihály Pál Régeni, professeur au collège unitarien de Kolozsvár, intervint dans le débat européen suscité par la philosophie cartésienne et s’attira même l’attention internationale en soutenant la position de Ehrenfried Walter Tschirnhaus qui, par son esprit indépendant, annonçait déjà Newton. Dans le domaine de l’astronomie, la doctrine de Copernic sur l’univers héliocentrique était déjà connue et enseignée en Transylvanie. Les recherches mathématiques du professeur de Marosvásárhely Sándor Kaposi, ancien étudiant des universités anglaises et hollandaises, ou bien, l’ouvrage intitulé De Cometis de János Köpeczi, le traité sur la lumière de Sámuel Köleséri, ainsi que les écrits d’autres savants témoignent de l’adoption des méthodes les plus modernes dans l’exploration de la nature. La pensée scientifique transylvaine de cette époque doit beaucoup au Saxon Andreas Teutsch, médecin diplômé à l’université d’Utrecht, qui avait assimilé, à Leipzig, la doctrine de Spener sur la nécessité de séparer la foi et la science, et à Halle, les principes piétistes de Francke en matière de politique culturelle et qui devait propager ces connaissances dans son pays où il devint médecin et «juge du roi». Bien avant la célèbre ordonnance de Marie-Thérèse, Teutsch interdit, en Terre saxonne (Königsboden), les procès de sorcellerie. Né à Kőhalom, Bartolomeus Bausner fit des études à Amsterdam ’et publia un traité sur la circulation du sang et l’harmonie des parties du corps humain. Dans un ouvrage de médecine qui connut plusieurs éditions, Regius se référait lui-même aux travaux de trois jeunes médecins transylvains, János Sikó, Sámuel Enyedi et János Gunesch. Les ordonnances de János Bánffyhunyadi, qui étudiait et fabriquait des substances médicamenteuses, figurent dans le traité de pharmacologie publié, en 1681, par le chimiste anglais Goddard, membre de la Royal Society. Köleséri fit œuvre de pionnier en décrivant les maladies professionnelles des mineurs, en réclamant des soins médicaux gratuits assurés par l’Etat pour les indigents ainsi que des mesures administratives afin d’arrêter les épidémies de peste. Le fameux Regimen Sanitatio Salernitanum, recueil de règles sur le train de vie raisonnable et le maintien de la santé, établi par la Schola Salernitana, fut traduit tant en allemand, par le médecin saxon Lucas Seuler (Brassó, 1634) qu’en hongrois par György Felvinczi, avocat, juge de paix et directeur du théâtre de Kolozsvár (1693).
Le sommet de la science médicale transylvaine fut la Pax Corporis ou traité sur les maladies du corps, de leurs causes, foyers et médications (1690) de Ferenc Pápai Páriz. La plupart des malades étaient encore soignés par des guérisseurs de village, tandis que le traitement des fractures et des blessures ou l’extraction 388des dents étaient pratiqués, malgré la présence de médecins diplomés dans toutes les grandes villes de Transylvanie, par les barbiers regroupés en corporations. Ecrite dans un hongrois accessible à tous, l’œuvre de Pápai livrait aux guérisseurs locaux un résumé systématique des derniers résultats de la science médicale. L’importance historique de ce premier livre de médecine imprimé en hongrois, et dû à un auteur hongrois, réside dans le fait que Pápai, tout en insistant sur la primauté de la science médicale dans le traitement des maladies, abordait également les questions de prévention et d’hygiène et mettait l’accent sur la responsabilité humaine au lieu de la fatalité. L’ouvrage fut diffusé à gros tirages pendant des siècles: 11 éditions datant du XVIIIe siècle nous sont connues et les csángó de Moldavie le consultaient encore au XXe siècle.

 

 

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